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Lotfi Jeriri : Cette nouvelle Nahdha que je ne connais pas

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Qu’est-ce qu’ils sont doux et gentils les leaders d’Ennahdha ces derniers temps. Qu’est-ce qu’ils sont aimables, consensuels et pacifiques, qu’est-ce qu’ils sont amoureux de l’entente nationale, de l’équité sociale, qu’est-ce qu’ils sont sensibles aux problèmes du pays. Qu’est-ce qu’ils sont chics, galants, portant de beaux costumes, toujours la barbe rasée de près. Non, mais dites-moi que je rêve, au moins je comprendrai. A écouter Houcine Al Jaziri, prôner l’ouverture d’Ennahdha, sa tolérance et sa main tendue à toutes celles et à tous ceux qui voudront bien intégrer le parti, même la sulfureuse Nejla la vedette controversée pour ses manières osées et ses prestations «érotiques» y a sa place si elle le désire, idem pour les juifs et les chrétiens, quand je l’écoute, je me sens vivre sur une autre planète. 

A suivre Abdellatif El Mekki sur El-Mayadine raconter l’œuvre accomplie par Ennahdha depuis sa création dans la lutte contre la dictature, les sacrifices qu’elle a consentis pour l’édification d’un Etat de droit tout aussi civil que tolérant basé sur l’héritage ancestral accumulé durant des siècles et sur une authenticité propre à la Tunisie n’ayant aucun lien avec les mouvements islamistes ou religieux, et encore moins avec le mouvement des frères, je me dis que le soleil pourrait un jour se coucher à midi. Quand je vois Lotfi Zitoun afficher un profil bas, vulgariser un discours de concorde, respecter l’avis contraire quitte à avouer certaines erreurs et désavouer certains comportements, je doute en mes souvenirs d’avoir vu ce même Zitoun, il y a moins de 5 ans, conduire le mouvement de protestation contre «l’information de la honte» devant le siège de la télévision nationale, traiter ses adversaires politiques de tous les noms, les vexer, les insulter, les traitant de «zéro virgule», etc...
Sahbi Atig, qui, il y a moins de deux ans, menaçait de lyncher tous ceux qui s’opposeraient à la «charayia» (la légalité) en pleine rue, ne passe plus à la télévision. Ne parlons pas de Chourou, de Louz, et autres M’rad et Toumia pour ne citer que ceux-là. Ils ont été évincés et tenus à se tenir au calme, à se taire. Ceux qui passent désormais, sont ceux qui se présentent bien, qui maîtrisent leurs nerfs, qui ne s’emportent pas et qui de préférence, énervent, perturbent et affichent un sang froid exaspérant quitte à exhiber une position neutre, indépendante vis-à-vis du parti, preuve de la diversité d’opinions, ô combien tolérée, au sein du mouvement.
Et attention: vous n’entendez plus un représentant d’Ennahdha sur un plateau télé appeler le Président par si El Béji ou Essebsi. Non, c’est le Président de la République qu’on cite avec tous les honneurs et autres égards dignes de sa fonction. Si «El Béji» n’est plus l’ennemi à abattre, bien au contraire. Il n’est plus menaçant plus que les salafistes (même si ceux-là rappellent de par leur fougue à Ghannouchi sa jeunesse). C’est désormais Monsieur le Président, et il le sera autant qu’il se soumettra à l’avis et autre feuille de route du chef du parti... islamiste qui (de façade) ne l’est plus.

Si, entre-temps Farida Lâabidi défend les assassins de Lotfi Nagdh, si Abdelkérim Harouni les félicite d’avoir joui de la liberté provisoire, si Ghannouchi leur affirme son soutien, ce n’est qu’un geste humain, à la limite permis, sans autres significations de complicité ou de tolérance. A la justice de faire son métier. Bien sûr.
Ennahdha «dort sur la ligne». Elle a appris de ses erreurs du temps où elle a cru que le pouvoir lui était à jamais acquis. Elle avait compris avec la chute des frères en Egypte, qu’en plus de la police, de la justice et de l’armée qui ne lui étaient pas propices, il y a la rue, qui dans sa majorité lui est hostile. Il faut donc l’amadouer, lui plaire, la rassurer. Et pour ce, tous les moyens sont bons quitte à changer de peau s’il le faudra. Sachant parfaitement que le pouvoir, le vrai, est réellement entre ses mains même si elle n’en détient qu’un ministère, que l’administration lui est acquise pour l’avoir suffisamment minée, que le bon peuple est sensible à sa nature islamique, et donc favorable à lui pardonner certains excès ou erreurs de jugement ou de pratique. Ennahdha lorgne aujourd’hui vers les élections municipales qu’il lui faut remporter avec une large majorité. Tout suivra ensuite: et les élections législatives et l’élection présidentielle.
Et là, elle aura toute la latitude d’appliquer son programme qui est et sera toujours le même, seule la stratégie qui y mène change. Et pour ce faire tous les moyens sont bons.
Entretemps, les autres partis au pouvoir ou en dehors s’entredéchirent, s’entretuent, se bagarrent.
Tant mieux dirait Ennahdha. Que demande le peuple. Elle, elle sait résoudre ses problèmes et ses différends en famille, loin des projecteurs et micros de journalistes malveillants.

 

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