La Tunisie, pionnière dans le domaine avicole à l’échelle Afro-arabe, se trouve aujourd’hui, plus que jamais, confrontée à des challenges de taille qui nécessitent une vraie synchronisation entre tous les maillons de la filière pour affronter la rude concurrence internationale et pour continuer à assurer l’autosuffisance du marché local.
La Tunisie est devant un défi qui exige de miser sur l’exportation et d’en préparer ses préalables, dont principalement la compétitivité à travers l’assurance qualité, la traçabilité, la maîtrise du coût de production et la maîtrise de la situation sanitaire. La politique tunisienne en matière d’exportation des produits avicoles s’est toujours basée sur le concept de « priorité absolue à l’approvisionnement du marché local » et n’exporter que l’excédent de production. Cette politique ne peut être pérenne et a fait perdre au secteur avicole énormément de marchés avec les pays voisins. La nouvelle stratégie en matière d’export doit avoir une vision plus large et plus libérale avec un bon partenariat public-privé (PPP) aboutissant d’une part à la création d’un fond dédié à l’exportation pour affronter la compétitivité avec les pays limitrophes et permettant, d’autre part, de conjuguer les efforts pour chercher et décrocher de nouveaux marchés prometteurs et demandeurs tels que la Russie, les EAU, l’Afrique subsaharienne etc. Le secteur dispose d’un fort potentiel d’exportation. Reste que les professionnels sont conscients que la partie n’est pas gagnée: les exportateurs sont, d’une part, confrontés à des contraintes liées au fret aérien, notamment la cherté des frais, l’inadaptation de la logistique du transport aux volailles et aux produits périssables, l’irrégularité et l’insuffisance de la capacité de chargement, et, d’autre part, aux difficultés d’établissement des certificats sanitaires dans les marchés cibles. Autant de problématiques que les professionnels discutent avec les pouvoirs publics en vue d’optimiser les opportunités de l’export du secteur. La Libye et l’Algérie voire l'Afrique restent la solution idéale pour absorber la surproduction.
Kamel Bouaouina